Prospecter est souvent effrayant pour les indépendants. Moi-même, c’est un mot que je n’aime pas. Alors que j’aime la communication, prospection et vente m’ont en revanche toujours rebutée. Je me suis ainsi demandé pourquoi. Pourquoi prospecter peut faire peur. Pourquoi ne sait-on pas toujours comment s’y prendre malgré les nombreux conseils qui fleurissent sur internet à ce sujet… Et surtout, je me suis demandé si on ne pouvait pas envisager la prospection différemment. Entreprendre différemment.
C’est pourquoi, j’envisage pour toi et moi la prospection comme une enquête. Car c’est bien ce qu’elle est. Avec ses avantages, sa complexité et ses inconvénients. Cependant, ce qui change, c’est que lorsque l’on matérialise ainsi un tel concept, tout de suite il peut être beaucoup plus attractif.
- Et c’est d’autant plus important que la prospection est au cœur de l’entrepreneuriat…
Prêt à comprendre pourquoi et comment prospecter est une enquête ?
A ta loupe !
Prospecter c’est mener une enquête
Pour commencer, qu’est-ce que prospecter ? Qu’est-ce qu’une enquête ? Quels sont les liens et pourquoi je fais ce rapprochement ici ?
Prospecter par définition c’est chercher, étudier, examiner, sonder, explorer. Rechercher de nouveaux clients. Par extension, cela s’applique aussi à d’autres champs.
Par exemple, examiner, prospecter un terrain pour y rechercher des ressources… Lorsque l’on prospecte, on cherche à obtenir quelque chose à partir de ce lieu, de cette étude.
« Parcourir minutieusement un lieu en vue d’y découvrir quelque chose. Parcourir (une région), étudier les possibilités de (un marché, une clientèle) pour y découvrir une source de profit… » – larousse.fr
Rechercher une clientèle s’effectue par divers moyens dits de prospection – inclut dans l’action même de prospecter.
Ce qui est également tout à fait dans la même optique que l’enquête, l’objet du fait d’enquêter.
Enquête
Prospecter est une enquête… Le terme d’enquête vient lui-même du latin inquaesita, de inquiere qui signifie rechercher. En outre, l’enquête prend aujourd’hui plusieurs sens – toujours selon Le Larousse :
- Enquête scientifique: étude d’une question faite en réunissant des témoignages et des expériences.
- Enquête judiciaire: ensemble de recherches ordonnées par une autorité administrative ou judiciaire et destinées à faire la lumière sur quelque chose
- Presse: Article ou série d’articles d’information sur un sujet donné, à partir d’une documentation et d’interviews recueillies sur le terrain.
Ce que peut l’on tirer déjà de ces trois variantes de l’enquête ce sont les idées et éléments qui constituent celle-ci : la réunion de témoignages, d’expériences, le fait d’organiser, d’ordonner ses recherches, de faire la lumière sur quelque chose.
« Faire la lumière sur quelque chose » … J’aime beaucoup cette illustration ???? !
Enfin, n’oublions pas l’aspect documentation, travail de recherche en amont et en aval.
En fait, on va découvrir – et ça c’est déjà plus positif que juste chercher des clients-, on va résoudre des doutes et des problèmes – les nôtres et ceux des clients… Et le dernier point concernant la publication des informations collectées, se traduit en entrepreneuriat par la mise en place de missions mais aussi le renouvellement constant du processus d’enquête. Chaque enquête nous apprend quelque chose que l’on peut ensuite utiliser par la suite…
Prospecter : ouvrir une enquête, se renseigner
Ce concept a aussi donné lieu à des expressions comme « faire son enquête, mener sa petite enquête ». Ce qui signifie le fait de se renseigner personnellement sur quelque chose, sur quelqu’un… Et c’est bien ce dont il s’agit lorsque l’on prospecte ! On ouvre une enquête, on se renseigne. On lance une nouvelle affaire… En effet, comme pour tout sujet nouveau, personne nouvelle que l’on rencontre ; comme pour toute candidature, il s’agit de se renseigner, de rechercher un maximum d’informations, pour orienter son discours et ses actions en fonction !
- C’est quand on commence à Creuser, que cela devient intéressant !
L’enquête s’applique à de nombreux secteurs d’activité avec leurs spécificités.
C’est à la fois psychologique, cela nécessite de la réflexion, et en même c’est aussi du terrain. C’est un processus qui se veut approfondi et « double » … Et ça, j’aime beaucoup ???? !!
En fait, dis-toi qu’il ne s’agit pas juste de « SE vendre » mais plutôt notamment de réfléchir aux préoccupations et à ce qu’on peut apporter aux clients…
Prospecter et réaliser une enquête
Les liens sont bien clairs, mais alors me diras-tu, comment s’y prend -on ? Comment prospecte-t-on ? De quelle manière réalise-t-on une enquête ? Comment recherche t-on ?
Je ne suis pas une enquêtrice, ni une scientifique, ni une sociologue ; cependant, je peux tout de même de faire part de mon expérience de freelance concernant cette thématique de prospection.
Aujourd’hui, on peut faire des recherches depuis n’importe où, et n’importe quand. Parfois même sans se déplacer. La source d’enquête principale de nos temps modernes c’est le web ! Et aussi les voyages ????…
Qui plus est, il ne faut pas oublier que la recherche, l’enquête est très importante en entrepreneuriat. Et c’est donc une grosse partie de mes journées aussi !!
Concrètement, je pense que savoir bien chercher sur le web est une qualité encore trop sous-estimée aujourd’hui. Car certes je ne fais pas d’enquête a proprement dit, mais en tant que freelance expérimentée – et encore plus en remote – savoir faire des recherches est ce qui fait la différence sur le court et le long terme.
Pourquoi ?
Parce qu’il faut savoir se débrouiller, aller de l’avant, prendre des initiatives, proposer, tester.
Et contrairement à ce que je pensais, ce n’est pas si évident de « rechercher » des clients sur le web pour tout un chacun. Encore une fois, ce n’est pas quelque chose que l’on nous apprend.
Mine de rien, j’ai acquis aujourd’hui des automatismes d’enquête. Je sais quels mots, quelles requêtes taper, où les inscrire et comment les spécifier et les différencier.
J’ai globalement de bons retours des prospects concernant mes candidatures parce que mon « CV », mon profil est précis, fourni, documenté…
En outre, j’accorde du temps au fait de prospecter, d’enquêter – a minima d’une bonne demi-heure chaque jour car je considère que cela nécessite de la patience et différentes actions à mener simultanément.
- Candidatures spontanées, ciblage des prospects, réponses aux missions, networking…
De l’investissement et des efforts à différents niveaux à injecter chaque jour pour résoudre l’enquête et obtenir de vrais résultats sur la durée ???? !
Enquêter n’est pas une méthode sûre, figée
Pour enquêter, tu peux alors, certes, oui suivre certains conseils, des modèles, des méthodes ; mais sache qu’in fine le processus, et ta prospection client, ne sera jamais « sûre », « figée ».
En effet, dans ces « examinations », ces explorations, ces recherches, il y a toujours une grande part d’apprentissage et aussi de tâtonnement, d’adaptation personnelle à chaque cas, de périodes de stagnations, de retours en arrière… Et aussi d’incroyables avancées !
Le moteur d’une enquête ce sont aussi les hypothèses ! ????
Appliqué au fait de prospecter, de chercher et d’obtenir des clients – ce qui est au cœur de l’entrepreneuriat -, saches que oui tu peux établir des « personas », des fiches types de tes clients idéaux, faire des « business plan », établir des stratégies, des « scenari » autant que tu veux… Cependant, tant que tu ne te seras pas – comme pour une enquête – confronté(e) réellement à la réalité du terrain, tes efforts resteront hypothétiques, voire vains.
Quoi qu’il en soit, il est fondamental dans ton enquête de soigner les détails, ta communication, d’envisager toutes les pistes… Et surtout de savoir faire régulièrement des synthèses, des bilans, des mises au point concernant ton action de prospecter, ton enquête.
Bilan et mise au point
Enfin, – car il est difficile d’être exhaustive ici -, je voulais juste souligner le fait que prospecter est une enquête dans le sens où régulièrement dans ton activité de freelance, d’indépendant, d’entrepreneur, il te faudra aussi te poser…
Faire le bilan, une mise au point, une remise en question de ton enquête.
La vie d’un freelance est une aventure, l’enquête est une aventure. Cela ne peut pas s’effectuer juste d’une manière robotique, mécanique.
Il faut s’adapter pour chaque situation. Et surtout en retenir les leçons, les progrès, les erreurs et les bénéfices.
De plus, il ne faut pas hésiter à revenir là où on en était parfois quelques semaines, voire quelques mois auparavant.
D’où le fameux adage « reprendre l’enquête à zéro ».
Rechercher de nouveaux clients est une enquête permanente. Au quotidien. Chaque jour compte et il ne faut pas hésiter à remettre ses lunettes d’enquêteur sur le nez pour envisager en permanence de nouveaux leviers de prospection.
« Il n’y a pas de mauvais enquêteurs, juste des enquêteurs inexpérimentés. » – 48 heures pour mourir, Andreas Gruber.
… Peut-être les bases d’une suite d’articles ? ????
En tout cas, j’espère que tu auras apprécié celui-ci !
Si envisager le fait de prospecter comme une enquête t’a intrigué, n’hésite pas à partager cet article à d’autres apprentis enquêteurs, freelances !
Je n’avais jamais pensé à l’étymologie du mot prospection. Cette promenade dans son champ lexical est pourvoyeuse d’idées et rend cette tâche ingrate ludique !
Bonjour Marion,
Je n’avais jamais envisagé la prospection comme une enquête, pourtant après la lecture de ton article je trouve la comparaison intéressante.
C’est vrai que c’est un point capital pour développer son activité.
Merci pour ton travail, je vois la prospection d’un meilleur œil.
J’ai juste une petite question, dans ton article tu mets « et encore plus en remote ».
C’est quoi en remote?
Au plaisir d’une prochaine lecture.
Excellente idée ce rapprochement de l’enquête et de la « prospection » de clientèle.
je trouve ce parallèle très juste pour expliquer ce qu’est la recherche de clients. Surtout quand on ne sait pas par où commencer.
Mais le plus important, je pense, est la phase qui consiste à dessiner le profil de son client type (qui je veux servir), et ce que je peux lui apporter (quel problème je résous pour lui).
Merci pour ce point de vue différent c’est vrai que rechercher des clients est pour la majorité des gens une chose inconfortable. Cette méthode permet de le voir plus comme « un jeu » c’est top 🙂
Bonjour Marion. Je n’avais jamais vu la prospection sous cet éclairage. Mais, tu as raison, les points communs sont bien là. Et dans la mesure où j’aime les enquêtes, la prospection ne me semblera sans doute plus aussi « douloureuse » aujourd’hui. Merci pour ton article. Belle journée.
C’est un sujet très intéressant ! Merci pour cette approche qui dédramatise la prospection, avec ce côté ludique de l’enquête. En prospection, on ne cherche pas à vendre, on cherche à connaître et découvrir nos prospects, à créer des liens pour ensuite apporter une solution à son problème. La démarche, quand elle est bien menée, est toujours bénéfique pour chacun.
Bonjour,
C’est sympa ce coté jeu, je pense qu’il pourrait être sympa d’avoir des exemples de bonnes pratiques de prospection un peu comme des hack 😉
Merci pour l’article
Pierre-Christophe
Sujet très intéressant et qui me concerne tout particulièrement. Prospecter pour moi, c’est surtout apporter de la valeur au prospect, en connaissant ses besoins, ses frustrations… afin d’être perçu comme THE solution à ses problèmes. Et cela passe de multiples actions à renouveler chaque jour pour que ce soit vraiment efficace. C’est un processus sur le long terme.
Merci pour ce parallèle enquête/prospecter. Je voyais plus le fait de prospecter comme devoir se mettre en avant pour avoir ses réponses, et ça c’est pas trop mon truc. Ta vision me parle bien, cela semble plus simple de l’aborder ainsi.
Très intéressant cette approche qui rend l’idée de prospects beaucoup humaine. Savoir enquêter et trouver des info, une vraie compétence à développer 🙂 merci beaucoup pour cet article
Hello Marion! Merci pour cet article. J’aime beaucoup le parrallèle avec l’enquête. C’est vrai que nous sommes des investigateurs finalement. J’adore cette casquette :-D!
Je trouve également très pertinent le passage où tu abordes le fait de confronter la théorie avec le réel et la mise en pratique. On parle beaucoup de connaissance de son persona (et effectivement il est impératif de connaitre notre cible) mais on oublie souvent, je trouve, de parler de la vraie vie et de la réalité des choses. Que fait-on si la cible que je touche ne correspond pas au persona imaginé? En tout cas, je pense que tu as matière à rédiger plusieurs articles sur ce vaste sujet qu’est la prospection de clients… 😀
Marie